Partager 0FacebookTwitterPinterestLinkedinTelegramEmail 44 L’oasis de Skoura est une invitation à se reconnecter avec une nature précieuse et fragile. Nichée entre désert et montagnes, cette oasis offre une parenthèse unique où la beauté du paysage rencontre la richesse d’un écosystème à protéger. Située au pied de la chaîne de l’Atlas, sur la célèbre Route des Mille Kasbahs reliant Ouarzazate à Tineghir, la palmeraie de Skoura s’impose comme un havre de paix et de verdure au cœur du désert. S’étendant sur environ 3 000 hectares, elle est la plus grande oasis de la vallée du Dadès. Cet écosystème exceptionnel, fruit d’une gestion minutieuse des ressources en eau, offre aux visiteurs un contraste saisissant avec le paysage aride qui l’entoure. Skoura est un retour aux sources, une immersion dans une nature d’autant plus précieuse qu’elle est fragile. Road trip au Maroc Automne 2024 / Photos @doris_escapes L’Oasis de Skoura Pour découvrir la palmeraie de Skoura, nous avons séjourné dans la maison d’hôtes Les Jardins de Skoura. Notre guide, Mohammed, est venu nous y retrouver pour nous accompagner. Ensemble, nous avons parcouru les chemins de l’oasis pendant des heures, et grâce à lui, nous avons appris tout ce qu’il faut savoir sur cet environnement unique et son histoire. Morocco Guide Mohammed : +212 672-868108 Nous voilà au cœur de la palmeraie de Skoura, prêts à nous imprégner de la sérénité de ce lieu. Au détour des chemins, des jardins paisibles apparaissent, véritables oasis de culture et de vie. Sous le ciel clair, figuiers, oliviers, abricotiers et grenadiers se dressent fièrement aux côtés des majestueux palmiers dattiers, emblèmes de la palmeraie. L’Oasis de Skoura Chaque arbre, chaque jardin semble raconté l’histoire des habitants, qui, depuis des siècles, préservent ces terres avec patience et savoir-faire. Au fil de notre marche, d’anciennes kasbahs et des habitations en ruines surgissent çà et là, comme autant de gardiennes d’un passé révolu. Tout autour de nous, ces vestiges sont les témoins d’un patrimoine que les habitants s’efforcent de préserver, et qui imprègne encore la palmeraie d’une âme intemporelle. L’Oasis de Skoura Plus loin, des briques d’argile sèchent lentement au soleil, prêtes à donner vie à de nouvelles constructions. Chaque recoin de Skoura raconte l’histoire du lien intime entre l’homme et son environnement, un lien né de la détermination d’hommes et de femmes à bâtir un refuge fertile sur une terre inhospitalière. L’Oasis de Skoura La visite de la palmeraie nous a également offert une occasion unique de découvrir l’un des systèmes d’irrigation traditionnels propres aux oasis : la Khettara, une prouesse d’ingénierie héritée des siècles passés. Ce réseau souterrain de canaux, creusé il y a des siècles, puise dans les nappes phréatiques pour amener l’eau jusqu’aux cultures. Mais face à la sécheresse, maintenir ce système devient chaque jour plus difficile. L’Oasis de Skoura Autrefois, l’eau coulait abondamment et le paysage de Skoura était luxuriant. Cependant, depuis une vingtaine d’années, le visage de cette oasis a changé. La sécheresse, exacerbée par le changement climatique, a entraîné une diminution des précipitations, laissant les rivières saisonnières souvent à sec et raréfiant l’eau indispensable pour irriguer les terres. Les habitants de l’oasis font face à une gestion complexe et rigoureuse de l’eau, en particulier les agriculteurs, qui doivent attendre leur tour pour irriguer leurs champs tous les 15 à 30 jours. Ce partage strict de l’eau a un impact lourd sur la production agricole, la rendant de plus en plus difficile et précaire. La récolte d’olives, autrefois de 8 tonnes par an, est désormais réduite de moitié. Aujourd’hui, trouver de l’eau nécessite des efforts toujours plus grands. Les habitants creusent des puits de plus en plus profonds, atteignant quarante mètres alors qu’il y a quarante ans, dix mètres suffisaient. Le Maroc a déjà perdu deux tiers de ses palmiers en un siècle, et chaque année, la nappe phréatique s’épuise davantage. Là où il y avait autrefois des kilomètres de verdure, des palmiers disparaissent peu à peu, menaçant l’équilibre de ces terres autrefois prospères. La rareté de l’eau met non seulement en péril l’agriculture et le quotidien des habitants, mais aussi le riche patrimoine culturel et architectural des oasis marocaines, dont Skoura reste un symbole vivant. L’oasis de Skoura est également célèbre pour ses nombreuses kasbahs, imposantes forteresses en pisé, érigées il y a quatre siècles par les seigneurs de la région. Ces constructions défensives, qui étaient autrefois les foyers de familles influentes, témoignent aujourd’hui du riche patrimoine architectural de la vallée du Dadès. La kasbah Amridil est l’une des plus remarquables et des mieux conservées de la vallée du Dadès, se distinguant par sa grandeur et sa beauté. Véritable trésor architectural amazigh, elle se caractérise par ses tours d’angle carrées ornées de motifs géométriques. Sa façade, minutieusement travaillée, constitue un véritable chef-d’œuvre. C’est avec Mohammed, notre guide, que nous avons exploré la kasbah Amridil. Grâce à lui, nous avons pu pleinement apprécier la richesse historique et culturelle de ce lieu emblématique. Morocco Guide Mohammed : +212 672-868108 Construite au XVIIe siècle, la kasbah faisait initialement partie d’un ksar, village fortifié, situé de façon stratégique le long de la rivière, à l’entrée de la palmeraie de Skoura. Vers la fin du XIXe siècle, Sidi Mohammed Nassiri, un faqih issu d’une famille locale de notables et descendant de Mohammed ben Nacer, fondateur de la confrérie Zaouïa Naciria à Tamegroute, fut choisi par le Caid Madani El Glaoui (frère aîné du Pacha Thami el Glaoui) pour éduquer ses fils à la lecture du Coran. En compensation, El Glaoui fit construire par ses artisans un tighremt (manoir fortifié) pour Nassiri, au sein du ksar. Aujourd’hui, la kasbah constitue la partie principale du complexe et occupe la partie sud, tandis que le ksar en ruine s’étend au nord. La famille Nasiri en est toujours propriétaire et continue de vivre dans une partie de la kasbah, tandis que d’autres sections ont été restaurées pour accueillir un musée exposant des objets locaux traditionnels. Ce site emblématique a également servi de décor à certaines scènes des films Lawrence d’Arabie (1962) et Ali Baba et les 40 voleurs (1954). La kasbah Amridil figure même sur les anciens billets de 50 dirhams, symbolisant son importance culturelle. Avec le temps, la Kasbah Amridil a subi de nombreuses modifications et agrandissements. Restaurés et rendus accessibles au public, de nombreux espaces offrent aujourd’hui une expérience immersive pour les visiteurs, leur permettant de voyager dans le temps. Seul ou avec un guide, le visiteur découvre les règles de vie en communauté d’il y a trois siècles. La maison principale, imposante, s’élève sur quatre niveaux autour d’une cour centrale, chacun ayant une fonction spécifique. Le rez-de-chaussée était dédié au bétail, tandis que le premier étage accueillait le personnel, la cuisine et le grenier. Le deuxième étage était réservé au Caid et à ses invités. Quant au dernier niveau, la terrasse sur le toit, elle conserve encore un ancien cadran solaire, autrefois essentiel pour rythmer les prières du lever au coucher du soleil. Les visiteurs peuvent explorer de nombreuses pièces, comme les cuisines, les salons, la salle de prière et la salle d’audience, où le chef de la palmeraie de Skoura recevait autrefois les habitants, réglait les conflits et rendait justice. Parmi les éléments authentiques à découvrir, on trouve d’anciens puits, des fours à pain et un vieux pressoir à huile d’olive. La salle de prière comporte cinq fenêtres symbolisant les cinq piliers de l’islam : la Shahada (la profession de foi), la Salat (prière quotidienne), la Zakât (aumône aux nécessiteux), le Siyam (jeûne du Ramadan), et le Hajj (pèlerinage à La Mecque). La Kasbah Amridil est le témoin vivant d’une époque et d’un mode de vie ancestral au cœur de la vallée du Dadès. Ce chef-d’œuvre d’architecture incarne l’essence même du patrimoine amazigh et de l’histoire du sud marocain. Elle continue ainsi de raconter son histoire, inscrite dans la terre et le ciel de Skoura, pour inspirer ceux qui la traversent. Après la visite de la kasbah, sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à la boutique de Driss Gambi. Driss nous a chaleureusement accueillis avec un délicieux thé à la menthe et nous a fait découvrir ses petits trésors artisanaux : des tapis colorés, des bijoux et des accessoires faits main, témoignant du savoir-faire traditionnel de la région. instagram @chez.driss.gambi LES JARDINS DE SKOURA Après avoir arpenté les sentiers de la palmeraie, le cadre apaisant des Jardins de Skoura nous a permis de nous détendre et de profiter pleinement de la tranquillité de cet oasis préservé. Nichée au cœur de la palmeraie, la maison d’hôtes Les Jardins de Skoura nous a offert un refuge parfait pour allier détente et découverte. Entre confort, calme et plaisirs gourmands, chaque moment passé ici a été conçu pour nous offrir une expérience mémorable. La suite Jnan, décorée avec élégance, offrait un confort absolu. Elle s’ouvrait directement sur une terrasse privée, idéale pour savourer la beauté du coucher du soleil. Le petit-déjeuner, servi dans le jardin, était un véritable délice : crêpes maison, confitures maison, omelette berbère … Un petit-déjeuner préparé avec soin pour bien commencer la journée. Le soir venu, les tables du souper étaient magnifiquement décorées, ornées de fleurs fraîches, créant une atmosphère des plus romantiques. La lumière tamisée des lanternes ajoutait à la magie de l’instant, rendant ce repas encore plus mémorable. La cuisine était exceptionnelle, offrant une explosion de saveurs authentiques et raffinées. Chaque plat, préparé avec soin, était un véritable régal pour les sens. LES JARDINS DE SKOURA Pour plus d’infos ou réserver votre séjour aux Jardins de Skoura Notre séjour dans la palmeraie de Skoura a été à la fois apaisant et riche en découvertes, une expérience que nous avons eu la chance de vivre pleinement. Carnets de voyageVoyage au Maroc Partager 0 FacebookTwitterPinterestLinkedinTelegramEmail Doris Vous aimerez aussi Les Jardins de Skoura : Un Éden au cœur de la Palmeraie Merzouga : Séjour Magique dans le désert du Sahara au Maroc Road Trip en Californie : 17 Jours pour une aventure inoubliable